Le chiffre du jour Hors secteur financier, à combien s'élève le montant de la dette obligataire des entreprises américaines ? Que se passe t'il aujourd'hui ? Les gérants de fonds obligataires américains n’ont jamais détenu autant de liquidités dans leurs portefeuilles depuis deux ans selon Morningstar, l’un des sites de référence mondial sur la gestion financière. Le marché obligataire a connu une décennie haussière et semble avoir atteint un point haut, qui incite les gérants obligataires à la prudence. Pour rappel, les obligations sont des titres financiers de dette. Si vous n’avez pas (tout) compris, lisez la suite. Qu'est-ce que ça veut dire ? On l’oublie vite mais il y a 10 ans, le taux d’intérêt directeur de la Fed, la Banque Centrale Américaine, (voir InvestiSchool) était de 5,25%/an. Tout le monde empruntait donc beaucoup plus cher que maintenant. Et puis la crise financière est arrivée et fin 2008, les taux directeurs ont été baissé à 0%-0,25% par an selon le taux. La Fed a ensuite remonté ses taux une fois en décembre 2015 puis en décembre 2016 puis en mars dernier. Pendant 10 ans, les obligations de l’Etat américain, considérées sans risque, ne rapportaient peu ou prou plus rien. Les investisseurs se sont donc positionnés sur les obligations d’entreprise à la recherche de rendement, celui-ci étant progressivement tirés vers le bas par la baisse de la prime de risque – le différentiel entre le taux d’emprunt de l’Etat et celui d’une entreprise par définition plus risquée – et par l’augmentation du prix des obligations compte tenu de la frénésie acheteuse. Pourquoi devrais-je y prêter attention ? Avec du recul : le marché obligataire américain est-il une bulle spéculative au bord de l’explosion ? Vous l’avez compris, les spécialistes de la dette cotée américaine la trouvent désormais trop chère, c’est pourquoi il reste liquide pour saisir les opportunités éventuelles. Pour autant, les investisseurs continuent d’investir sur ce marché, près de 4 milliards de dollars la semaine du 17 mai. Les raisons d’être inquiets ne manquent pourtant pas et les investisseurs n’aiment pas ça. La croissance chinoise ralentit et pénalise la croissance mondiale, la remontée des taux par la Fed devrait continuer et baisser mécaniquement la valeur des obligations, les différentes élections en Europe sont incertaines et la consommation physique aux Etats-Unis a connu de meilleurs jours. Voilà autant de raisons pour les investisseurs de voir de l’incertitude partout. Le marché obligataire semble en haut d’une piste de ski et se demande quand la descente va commencer car les primes de risque sont parmi les plus faibles historiques, la demande d’investisseurs entrants pour les nouvelles émissions de dette même peu rentables est folle forte et 78% des gérants de dette risquée à haut rendement (high yield) considèrent le marché surévalué. Que peut-il se passer ? Comme souvent, le premier qui va tirer aura raison. Dans les crises obligataires, les segments de dette les plus risquées souffrent le plus car lorsque la défiance et la crise arrivent, les investisseurs cherchent la sécurité et vendent donc en priorité les actifs les plus risqués. En outre, les taux vont certainement continuer à remonter et les obligations vont donc mécaniquement baisser. Pourquoi ? Parce que si l’entreprise X émet une dette A à 1,5% d’intérêt une année et que les taux remontent de 1 point (soit 1%) dans l’année, l’année d’après celle-ci devrait émettre une dette B à 2,5%. La dette A qui valait 100 $ et rapportait 1,5% va baisser à 60 $ pour rapporter elle aussi 2,5% (1,5$/60$ = 2,5%). Sinon, les créanciers de la dette A la vendront, entre 100 $ et 60 $ a priori pendant sa baisse, et achèteront la dette B qui rapporte plus avec un risque équivalent. Dans ces circonstances, il est parfois opportun de garder des liquidités pour saisir les occasions à venir ou alors d’investir sur d’autres marchés qui semblent moins surévalués comme les actions européennes en attendant que le marché obligataire américain retrouve son calme. La citation du jour « C'est quand la mer se retire qu'on voit ceux qui se baignent nus » Warren Buffet, Homme d'affaires et investisseur célèbre Hors secteur financier, à combien s'élève le montant de la dette obligataire des entreprises américaines ?
5 825 milliards de dollars américains vs la France : 641 milliards
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