Le chiffre du jour A combien s'élevait la dette Grecque à la fin 2016 ? Que se passe t'il aujourd'hui ? L’autorité grecque des statistiques, l’équivalent de notre INSEE national, a annoncé aujourd’hui avoir atteint en 2016 unexcédent budgétaire primaire de 3,9% alors que le pays s’était engagé à « seulement » 0,5%. Ce résultat est donc près de huit fois supérieur aux engagements pris par le gouvernement grec et supérieur au niveau qui devait être atteint en 2018. Le premier ministre grec a réaffirmé l’engagement du pays à honorer ses obligations financières. Qu'est-ce que ça veut dire ? Le résultat budgétaire primaire, aussi appelé solde primaire que ce soit un excédent ou un déficit, est le résultat du budget d’un pays sans prise en compte des intérêts de la dette existante. Si un pays endetté enregistre un déficit budgétaire primaire, cela signifie que l’Etat dépense plus qu’il ne perçoit de recettes (impôts et taxes notamment) et qu’il est obligé de s’endetter encore plus pour financer ses dépenses, c’est notamment le cas de la France. A l’inverse, un excédent budgétaire primaire signifie que le pays est en capacité de financer ses dépenses et de se désendetter, c’est donc actuellement le cas de la Grèce à un niveau beaucoup plus important que prévu – 3,9% au lieu de 0,5% fixé comme objectif – soit 6,9 milliards d’euros d’excédent au lieu de « seulement » 900 millions d’euros attendus. Pourquoi devrais-je y prêter attention ? Avec du recul : nous sommes tous créanciers de la Grèce On y pense moins que les 10 euros que notre collègue de bureau nous a emprunté la semaine dernière pour le cadeau de départ à la retraite de Béatrice, la secrétaire de l’équipe, mais la France est exposée à hauteur de près de 24% du montant total à la dette nationale grecque. Un montant tellement important – environ 70 milliards d’euros – qu’il représente 1 045 euros par citoyen français si la Grèce venait à faire défaut. On comprend mieux pourquoi on entend régulièrement parler du problème de la dette grecque. Deux camps s’affrontent sur les remèdes à appliquer à la Grèce pour la sortir de son inextricable endettement : celui des conciliants représentés par le Fonds Monétaire International (FMI) qui sont partisans d’un effacement partiel de la dette grecque d’environ 30% du PIB, et celui des inflexibles dirigés par l’Allemagne. En dépit de sa situation budgétaire en voie d’amélioration, la Grèce peine à convaincre l’Allemagne d’accepter de réduire sa dette écrasante de 179% du PIB. Pourquoi ? Parce que si un effacement partiel de la dette grecque est accepté, ce sont indirectement les citoyens européens qui seront les payeurs. Les investisseurs privés ont déjà dû consentir en 2012 un effort très important sur les titres de dette qu’ils détenaient et ils représentent désormais à peine 20% de la dette totale. Désormais, ce sont les entités supra-nationales, la Banque Centrale Européenne (BCE), le Fonds Européen de Stabilité Financière (FESF) et le FMI, et les Etats européens qui possèdent une écrasante majorité de la dette grecque. Or, le FMI et la BCE sont des créanciers dits prioritaires, c’est-à-dire qu’ils seront remboursés en priorité. Le FESF et les Etats européens pourraient donc faire les frais d’un effacement de la dette grecque et les Etats européens garantissent les prêts accordés par le FESF. La boucle est bouclée. Si la dette grecque devait être partiellement effacée, nos Etats – et donc nous indirectement – auraient à rembourser à la place de la Grèce. Le remboursement des prêts publics accordés à la Grèce pour la sauver courent jusqu’en 2054. Pas besoin d’être un expert pour douter très fortement du fait que la situation soit maintenue ainsi pendant encore 37 ans. Mettez donc de l’argent de côté au cas où ! La citation du jour " La chute n'est pas un échec. L'échec c'est de rester là où l'on est tombé." Socrate, philosophe grec 315 milliards
fin décembre 2016
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