Le chiffre du jour Combien y a t-il d'employés chez Toshiba ? Que se passe t'il aujourd'hui ? Le groupe japonais Toshiba n’a pas été en mesure de publier des résultats financiers officiels pour les neuf premiers mois de son exercice comptable. Le groupe a annoncé 4,5 milliards d’euros de pertes d’avril à décembre 2016 et estime qu’il pourrait perdre 8,6 milliards sur la période d’avril 2016 à mars 2017, son exercice comptable complet. De telles pertes financières pourraient amener le groupe Toshiba à la faillite ou à un démantèlement complet. Qu'est-ce que ça veut dire ? Comme toute société cotée sur un marché boursier régulé, Toshiba doit publier ses résultats selon un calendrier précis. Compte tenu de ses déboires comptables et financiers, Toshiba avait déjà demandé deux reports de publication pour gagner du temps. Jamais au Japon une société cotée n’a demandé trois fois le report de la publication de ses résultats. Le fait que Toshiba rende public des résultats non approuvés par ses auditeurs pourrait amener la société à être radiée de la cote, c’est-à-dire retirée manu militari de la cotation en Bourse. Espérant échapper à cette sanction, le groupe a publié des comptes non certifiés affichant des pertes que son auditeur, PricewaterhouseCoopers (PwC), considère sous-estimées. PwC a indiqué remettre en cause les résultats du groupe et les résultats de l’année passée de la filiale nucléaire de Toshiba aux Etats-Unis, Westinghouse. Toshiba s’attelle au plus vite à vendre des pans entiers d’activité ainsi qu’à couper ses coûts pour essayer de sauver son existence. Pourquoi devrais-je y prêter attention ? Avec du recul : les grands groupes ne constituent pas une garantie contre les scandales de toutes sortes Les groupes industriels tentaculaires comme Toshiba sont présents sur tellement d’activités et de secteurs qu’il en est souvent difficile de connaître leur véritable cœur de métier. Ainsi, Toshiba est présent dans le secteur du nucléaire, de l’informatique, de la santé, de la vidéo et également notamment de la téléphonie mobile. Et ça n’est pas un cas isolé. Samsung en Corée du Sud, General Electric aux Etats-Unis ou bien encore Bolloré En France sont autant d’exemples de groupes actifs sur des segments de marché n’ayant pas toujours des synergies évidentes. L’une des règles clés de l’investissement financier est de diversifier tant géographiquement que sectoriellement et en termes de types d’actif financier (actions, obligations…). En gros, ne mettez pas tous vos œufs dans le même panier. Dès lors, ces groupes apparaissent parfois comme des valeurs sûres compte tenu de la diversification de leurs activités et de leur présence géographique au sein même d’un groupe donné. Mais il ne faut pas se leurrer, la taille et la complexité de leur organisation est autant un atout qu’un désavantage majeur. Il est aisé de perdre de vue la stratégie globale de développement, de multiplier les coûts et investissements hasardeux en oubliant de chercher les synergies et la rentabilité. En somme, derrière leurs apparences de grandeur, ce peut être des colosses aux pieds d’argile. Toshiba l’illustre bien. En 2015, le groupe avait déjà été l’objet d’un scandale lié à des manipulations comptables. Les auditeurs ont d’ailleurs souvent une part de responsabilité dans ces scandales car ils tardent souvent à voir le problème et à tirer la sonnette d’alarme. Il y a 16 ans, en 2001 déjà, Vivendi était au bord du gouffre perdant un milliard de dollars par mois. Son dirigeant de l’époque fut d’ailleurs condamné pour publications financières frauduleuses. Les scandales de grands groupes ne sont donc pas nouveaux et se reproduiront très certainement. La taille des entreprises ne constitue ainsi pas un indicateur suffisant de sécurité d’un investissement. C’est en revanche un élément supplémentaire à prendre en compte dans la diversification de ceux-ci. La citation du jour " Ce qu'il y a de plus scandaleux dans le scandal, c'est qu'on s'y habitue." Simone de Beauvoir, philosophe 187 809 employés
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