Le chiffre du jour Le 19 octobre 1987, à combien s'élevait la chute de la Bourse de Paris ? Que se passe t-il aujourd'hui ? Il y a 30 ans jour pour jour, le lundi 19 octobre 1987 alias le « lundi noir », la Bourse de New York enregistrait sa plus forte baisse en une journée de l’histoire, -23%, un record jamais égalé depuis. Au-delà de son ampleur, cette crise boursière est restée dans l’histoire parce qu’elle fut la première crise boursière liée aux échanges informatisés et non plus seulement aux échanges humains à la voix, comme autrefois. Qu'est-ce que ça veut dire ? L’histoire bégaye avons-nous l’habitude de dire. C’est notamment vrai dans le domaine boursier où les périodes de hausse alternent évidemment avec des baisses généralement plus violentes et plus traumatisantes pour les investisseurs. Tout le monde a d’ailleurs déjà entendu parler de la crise de 1929. La crise boursière de 1987, c’est le 1929 de la finance moderne. L’ampleur de ce choc boursier a été tel que Bloomberg y consacre une très intéressante rétrospective dans laquelle les acteurs, plus ou moins anonymes, de ce jour-là racontent ce qu’ils ont ressenti. Les premiers systèmes électroniques d’échange ont accentué la chute des marchés en déclenchant automatiquement des séries d’ordre de vente visant à protéger la valeur des portefeuilles financiers. Le problème, c’est que cela a fait encore augmenter la part de vendeurs dans un marché qui manquait cruellement d’acheteurs. Pourquoi devrais-je y prêter attention ? Avec du recul : une crise liée à la remontée des taux d’intérêt La crise de 1987 est intéressante pour les investisseurs d’aujourd’hui à de multiples égards. D’abord, parce qu’elle est arrivée après un doublement de l’endettement global des Etats depuis la fin des années 1970, notamment à cause des deux chocs pétroliers. Cet endettement a entraîné un important afflux de liquidités sur les marchés financiers et notamment actions. C’est exactement ce qu’il se passe aujourd’hui. Ensuite, des systèmes de trading automatique pour protéger les portefeuilles boursiers (portfolio insurance) ou pour envoyer de grosses quantités d’ordres d’achat ou de vente sur les marchés ont accéléré la chute des cours de manière incontrôlée. A l’époque, il n’existait pas de seuil de baisse/hausse à partir duquel un cours est temporairement suspendu pour que les investisseurs retrouvent leur calme. De plus, la Fed venait de voir un nouveau gouverneur, Alan Greenspan, entrer en fonction à peine deux mois plus tôt. Les investisseurs, peu friands de changement, sont très attentifs aux décisions de la Fed. Ils manquaient probablement de recul sur les méthodes de ce nouvel arrivant. Enfin, tout en étant beaucoup plus hauts qu’aujourd’hui, les taux d’intérêt étaient très bas pour l’époque. Il allait devenir inéluctable que ceux-ci soient relevés et ce de manière rapide. Une hausse des taux d’intérêts provoque mécaniquement une baisse de la valeur des obligations. Il arrive généralement, comme ce fut le cas en 1987, que les marchés actions baissent également car à performance équivalente, les investisseurs préfèreront la sécurité relative des obligations à celle des actions. Comme toujours, difficile de dire exactement ce qui a déclenché la chute des marchés ce jour-là plus qu’un autre. Ce qui est certain, c’est que la conjonction des tendances détaillées ci-dessus et l’évolution des anticipations/prévisions des investisseurs a créé un climat de défiance tel que d’acheteurs, les investisseurs sont devenus massivement des vendeurs. Le trading électronique et partiellement automatisé, encore à ses balbutiements et mal encadré à l’époque, ont fait le reste. De New York, la crise s’est propagée au reste du monde plus rapidement et plus violemment qu’en 1929 compte tenu des nouvelles technologies. Plusieurs Bourses asiatiques perdirent 40% de leur valeur au mois d’octobre 1987, au Royaume-Uni et au Canada les Bourses perdirent plus de 20% ce même mois. Y-aura-t-il bientôt un choc boursier équivalent ? Je serai bien en peine de vous le dire. Mais il est certain que certains indicateurs sur la valorisation des actifs financiers et le bas niveau des taux d’intérêt peuvent commencer à inquiéter les investisseurs sur la création d’une bulle financière. La citation du jour “En nous efforçant d'atteindre l'inaccessible, nous rendons impossible ce qui serait réalisable.” Paul Watzlawick, Psychologue Le 19 octobre 1987, à combien s'élevait la chute de la Bourse de Paris ?
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