Le chiffre du jour Quel est le prix moyen du kilomètre en France sur les axes autoroutiers ? Que se passe t'il aujourd'hui ? Le groupe Italien d’infrastructure Atlantia a lancé ce matin une offre publique d’achat (OPA) amicale sur son équivalent espagnol Abertis, qui possède l’autoroutier français SANEF. La transaction s’élève à 16,34 milliards d’euros soit un cours par action Abertis de 16,50 euros. Les deux groupes exploitent plus de 14 000 kilomètres d’autoroute dans le monde, réaliseront un résultat net de plus de 2,2 milliards d’euros et les synergies attendues avoisinent les 150 millions d’euros. Qu'est-ce que ça veut dire ? Une OPA est une opération dans laquelle une société – Atlantia dans ce cas – propose aux actionnaires, les copropriétaires, d’une autre société – Abertis ici – de leur racheter leurs actions pour posséder et contrôler la société. Lorsque les sociétés sont cotées, ces opérations sont très encadrées par les lois nationales et les autorités boursières. L’idée est que personne ne doit pouvoir tirer un profit indu de cette opération et tous les actionnaires doivent bénéficier des mêmes conditions de vente. Une OPA correspond à la vente des actions de la société ciblée en contrepartie d’une somme d’argent par action, le montant de l’offre, ici de 16,50 euros, qui est généralement supérieur au cours de la société avant l’annonce. A la place du A d’OPA, vous verrez parfois un E pour Echange. Les actionnaires de la société cible peuvent alors échanger leurs actions contre celles de la société acheteuse. L’avantage, c’est que cela ne coûte pas d’argent à la société acheteuse. Enfin, l’OPA est dite amicale quand les dirigeants et principaux actionnaires des deux sociétés sont d’accord sur les termes de l’opération préalablement à son lancement. A l’inverse, quand une société tente d’en acheter une autre sans s’être assuré de l’accord de la cible, on parle d’OPA inamicale ou agressive ou encore non sollicitée. Les premières réussissent souvent mieux que les secondes. Pourquoi devrais-je y prêter attention ? Avec du recul : 1 + 1 n’est pas toujours égal à 3 A chaque OPA/OPE, les sociétés concernées se vantent dans leurs communiqués de presse des synergies à venir grâce à la mise en commun des moyens techniques, humains et financiers. C’est la fameuse logique du 1 + 1 = 3. Ensemble, on est censés être plus efficace et donc profitable que tout seul. Dans la transaction d’aujourd’hui, ça ne manque pas. Mais les synergies estimées aujourd’hui, 150 millions d’euros au mieux, ne représentent même pas 1% de la valeur de la transaction. C’est pourtant souvent ce qui est présenté comme l’un des principaux arguments d’une telle opération. Il est pourtant rare que ces opérations déclenchent réellement autant de synergies qu’annoncé. Pourquoi ? D’abord, parce qu’il est plus facile de modéliser les économies d’échelle et de coûts sur Excel que de les mettre en œuvre sur le terrain. Derrière les chiffres, il y a des employés, des cultures d’entreprises, des logiciels différents et tout changer est toujours plus compliqué qu’on ne le croyait. Du jour au lendemain, il y a deux départements RH dans le même groupe, deux départements Comptabilité, etc… Les regrouper ne se fait pas en un claquement de doigts. Ensuite, parce que les sociétés minimisent souvent les coûts de transaction et d’intégration, parfois aussi appelés déséconomies d’échelle, liés à l’opération. Evidemment, ça ne fait jamais rêver de penser aux dépenses. Dès lors, pourquoi les entreprises continuent-elles de se racheter / vendre ? Il n’y a pas que l’argent dans la vie (!). Racheter un concurrent, c’est aussi obtenir l’accès à des marchés sur lesquels on n’est pas déjà présent. C’est le cas dans la transaction d’aujourd’hui. Ce peut être également obtenir des technologies possédées ou encore une sorte de réflexe darwinien de la part des dirigeants : je t’achète pour grossir avant que ce soit moi que l’on achète et peut-être que l’on licencie dans la foulée… Les raisons expliquant ces opérations ne manquent donc pas et la période de taux bas dans laquelle nous sommes facilite leur réalisation. Les entreprises n’ont en effet pas beaucoup de difficulté à s’endetter à très bon compte. La citation du jour "Il n'y a pas de valeur sans prix, ni de prix sans valeur." Olivier Piscart, Founder and CEO @Visiblee Quel est le prix moyen du kilomètre en France sur les axes autoroutiers ?
10 centimes d'euros le kilomètre
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