Le chiffre du jour Quelle est la contenance d'un baril de pétrole ? Que se passe t'il aujourd'hui ? Nicolas Hulot, ministre d’Etat, ministre de la Transition écologique et solidaire pour ceux qui seraient restés dans une grotte ces deux derniers mois, a annoncé ce matin que le gouvernement allait « interdire toute nouvelle exploration d’hydrocarbures sur les territoires métropolitains et nos territoires d'outre-mer ». La fiscalité du diesel sera également alignée plus vite que prévu sur l’essence et un plan plus vaste de mesures sera présenté en juillet. Qu'est-ce que ça veut dire ? Cette première grande annonce de Nicolas Hulot est un beau réchauffé d’une annonce de Ségolène Royal de janvier 2016 qui disait déjà à l’Assemblée Nationale : « Puisqu'il faut réduire la part des énergies fossiles, pourquoi continuer à donner des autorisations de recherche d'hydrocarbures conventionnels ? » Notez bien d’ailleurs que les permis d’exploitation en cours ne sont pas impactés. La production française d’hydrocarbures ne couvre que 1% du pétrole et 0,07% du gaz que nous consommons en un an. 16 000 barils sont produits chaque jour en France à un coût de revient proche de 30 dollars par baril, un niveau globalement (très) bas par rapport aux autres zones de production dans le monde. En France, cette production rapporte 55 millions d’euros par an en recettes fiscales dont environ 30 millions d’euros par an aux collectivités locales. Pourquoi devrais-je y prêter attention ? Avec du recul : arrêter de produire est-il vraiment l’enjeu du débat ? On l’a vu, la France est loin de s’auto-suffire en termes de production d’hydrocarbures. D’un côté, parce que la France n’est pas l’Arabie Saoudite en termes de réserve, de l’autre, parce que les moyens financiers et politiques mis en œuvre pour développer la recherche, l’exploration en jargon pétrolier, dans le domaine sont toujours restés assez faibles. De surcroit, à l’heure actuelle, l’exploitation du pétrole ou gaz de schiste – c’est-à-dire mêlé dans le sol au schiste ou au grès, est toujours interdite en France. Dès lors, tout en étant favorable à la transition écologique, on peut se demander si l’Etat ne s’attaque pas au mauvais sujet, surprenant de la part de Nicolas Hulot, moins surprenant de la part de Ségolène Royal qui avait abandonné l’éco taxe. Arrêter d’explorer revient donc à dire que bientôt nous arrêterons de produire. Puisque le but de l’exploration est de renouveler le parc de champs pétroliers à exploiter. Et sauf à ce que la production française d’hydrocarbures finisse par dépasser notre consommation nationale, ce qui n’est pas près d’arriver demain, cette mesure ne réduira quasiment pas la pollution. Le vrai sujet de la transition écologique est de faire évoluer les consommateurs de pétrole et gaz vers des énergies moins polluantes et de se donner les moyens de cette ambition. Il aurait été plus pertinent par exemple d’allouer les recettes fiscales liées à production d’hydrocarbures à la promotion des nouvelles énergies, de supprimer les subventions aux énergies fossiles comme elles existent en Corse par exemple ou bien encore de taxer plus les énergies fossiles pour réduire le prix des transports en commun moins polluants. Vous l’aurez compris, arrêter de produire ne nous fera pas arrêter de consommer. Et c’est pourtant là qu’est le sujet. La France consomme 9 100 fois plus de pétrole qu’elle n’en produit. Alors, on s’attaque à quoi ? La citation du jour « L'enjeu écologique, c'est une transformation de société. » Nicolas Hulot, Ministre de la Transition Écologique Quelle est la contenance d'un baril de pétrole ?
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