Le chiffre du jour En 2016, combien les GAFA ont-ils généré de bénéfices ? Que se passe t-il aujourd'hui ? De manière assez inattendue, le Département du Trésor américain a révélé lors de son point mensuel que l’Irlande était le troisième détenteur de la dette des Etats-Unis avec plus de 310 milliards de dollars. Avec plus de 1 100 milliards de dette américaine détenue chacun, la Chine et le Japon sont largement en tête dans le classement mondial. La dette souveraine américaine s’élève à près de 19 800 milliards de dollars. Qu'est-ce que ça veut dire ? Les pays s’endettent, vous le saviez déjà. Une partie de cette dette est achetée par des investisseurs basés dans le même pays, une autre l’est par des investisseurs internationaux. Environ 31,5% de la dette des Etats-Unis, 6 250 milliards de dollars tout de même, sont détenus à l’étranger. Lorsque l’on dit qu’un pays comme l’Irlande détient des centaines de milliards de dollars de dette, ce n’est pas forcément l’Etat de ce pays qui les détient. Cela signifie que des sociétés dépositaires ces titres de dette, des établissement(s) financier(s) en charge de détenir ces obligations pour le compte de leurs clients, sont géographiquement basés dans le pays en question. Pour des pays important économiquement comme la Chine et le Japon, il est courant que la Banque Centrale du pays, pour diversifier ses réserves, possède de la dette des Etats-Unis. Mais dans le cas d’un plus petit pays comme l’Irlande, c’est la présence sur son territoire de filiales des groupes mondiaux comme Google, Apple, Facebook ou Amazon (GAFA), débordant de liquidités qui provoque un montant de dette détenue si important. Pourquoi devrais-je y prêter attention ? Avec du recul : les GAFA pèsent autant que les plus grands fonds d’investissement obligataires Les schémas d’optimisation fiscale des grands groupes technologiques mondiaux sont si efficaces que ces mastodontes économiques jouissent d’une trésorerie débordante en dehors des Etats-Unis. Pour éviter une fiscalité « lourde », entendez normale pour la plupart des gens, ces groupes ne rapatrient pas leur argent aux Etats-Unis. En attendant d’éventuels investissements ou une amnistie fiscale promise par Trump, ces sociétés investissent leur trésorerie dans des obligations souveraines américaines et dans une moindre mesure dans des obligations d’entreprises. Ainsi, Apple détient actuellement près de 150 milliards de dollars d’obligations privées et plus de 50 milliards de dollars d’emprunts d’Etat américains, des chiffres qui donnent le vertige. A elle seule, la marque à la pomme pèse plus lourd que les plus gros fonds obligataires de la planète. Cette situation n’est pas sans présenter un certain risque au regard de l’impact sur les marchés financiers que pourrait avoir ces sociétés si elles étaient amenées à vendre massivement leurs titres en cas d’amnistie fiscale américaine par exemple. Le Financial Times a d’ailleurs récemment calculé que trente des plus grandes firmes américaines dont les biens connues Ford, Coca-Cola et Boeing, détiennent 800 milliards de dollars d’obligations soit 5% du marché des obligations d’entreprises aux Etats-Unis. En pesant aussi lourd sur le marché de la dette que les principaux professionnels du secteur alors même que ces sociétés ne sont pas régulées pour cette activité d’investissement, le poids financier de ces groupes n’est pas contrôlé autant que ne l’est le secteur de la gestion financière. En cas de choc obligataire, comme cela est annoncé par certains depuis plusieurs mois, il n’est pas simple de mesurer les actions éventuelles de tels investisseurs atypiques. Les Etats-Unis pourraient faire défaut début octobre si le Congrès ne vote pas le relèvement du plafond de la dette du pays qui sera atteint d’ici la fin du mois. Si l’incertitude grandit sur ce sujet, le marché obligataire américain pourrait connaître des soubresauts plus tôt que prévu. Un test intéressant pour observer le comportement d’investisseur de ces pros du digital. La citation du jour “L'enfer de la compétition économique mène tout droit aux paradis fiscaux.” Didier Hallépée, Écrivain français En 2016, combien les GAFA ont-ils généré de bénéfices ?
77,8 milliards de dollars
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