InvestiNews - 1 jour 1 info éco en moins de 3 minutes
  • ACCUEIL
  • LES NEWS
  • BEST OF
  • A PROPOS
  • CONTACT

La monnaie ne fait pas le plein !

11/6/2018

0 Commentaires

 
Photo

Que se passe-t-il aujourd'hui ? 
Comme souvent quand les suisses sont appelés à voter par référendum, ils ont voté non hier à la question qu’on leur posait à une très large majorité (75,7%). La proposition soumise au vote populaire hier envisageait de donner à la banque centrale l’exclusivité du droit de création monétaire. Si l’on n’est pas expert du secteur financier, cela ne paraît pas une question majeure mais c’était pourtant l’équilibre du système bancaire suisse qui était en jeu.

Qu'est ce que ça veut dire ?
En Suisse, tout proposition récoltant 100 000 signatures de citoyens peut donner lieu, après un processus à respecter, à un référendum sur la question soulevée. C’est pourquoi nos voisins helvètes sont régulièrement appelés à statuer sur différents sujets. Les scrutins n’attirent pas toujours les foules, à l’instar d’hier.

Appelée « initiative monnaie pleine », les détracteurs du système bancaire tel que nous le connaissons dans la plupart des économies de marché souhaitaient mettre fin à la capacité de création de monnaie des banques commerciales pour réduire les risques d’une prochaine crise financière. 

Derrière cette initiative, on retrouve une volonté de dénoncer ladématérialisation de la finance, qui repose sur une confiance dans l’ensemble du système, et le recours à l’endettement pour se financer, que ce soit les entreprises, les particuliers ou les entités publiques.
​

Pourquoi devrais-je y prêter attention ?
Avec du recul : mais comment ça marche aujourd’hui en fait ?
Cette proposition un peu fantasque aurait rendu impossible l’obtention de prêts en Suisse auprès de banques commerciales sans en référer systématiquement pour accord à la banque centrale nationale. Autant dire que vu les montants en jeu, non seulement la banque centrale n’était pas équipée pour ça mais en plus, les risques de conflits d’intérêts auraient pu être légion.

Actuellement, quand une entreprise ou un particulier comme vous et moi souhaite emprunter de l’argent, il doit évidemment expliquer son projet et faire montre d’un certain niveau de solvabilité. Une fois le crédit accordé par l’établissement financier et les formalités réglées, l’argent va être viré sur le compte de l’emprunteur. La « beauté » du mécanisme de nos économies de marché réside dans le fait que l’argent prêté n’existe pas.

La banque a créé de l’argent qu’elle vous a prêté. De son côté, elle doit simplement respecter à son tour des critères de solvabilité par rapport aux sommes qu’elle prête, c’est ce que l’on appelle les critères de Bâle. Ils sont établis et suggérés par le Financial Stability Board, une organisation internationale qui aide à définir des normes internationales dans le secteur financier pour une plus grande stabilité du système. On en est désormais à la troisième version de ces accords de Bâle. Le hasard (ou pas ?) veut que ce soit justement une ville suisse qui porte le nom de ces accords. Le résultat du référendum d’hier n’est donc pas une surprise.

Quand une banque prête de l’argent donc, elle doit seulement veiller à disposer en face de la somme prêtée de 10,5% de cette somme en fonds propres. L’idée est que les banques doivent disposer d’une forme de matelas de sécurité financier, les fonds propres, en cas de crise financière et économique entraînant notamment de nombreux défauts, c’est-à-dire des non-remboursements, d’emprunts.

Est-ce si grave que cela que les banques créent elles-mêmes la monnaie ? Globalement non, et c’est d’ailleurs grâce à cela que le monde s’est autant développé. En outre, derrière toute création, il y a aussi de la destruction monétaire car tout remboursement de crédit efface l’existence de sommes d’argent qui avait été créé, qui « n’existait pas ». Les crises financières sont la conséquence de corrections d’anomalies financières et économiques dont rien ne dit qu’elles seraient résolues par le fait de confier aux banques centrales la gestion des crédits commerciaux.

Seules les banques en effet se refinancent auprès de leurs banques centrales. Ce système à deux échelons permet d’éviter les conflits d’intérêt et de laisser au secteur privé une capacité d’autorégulation qui la plupart du temps fonctionne correctement.

0 Commentaires



Laisser une réponse.

    Catégories

    Tout
    Bourse
    Economie
    Finance
    Immobilier

    Mois

    Juin 2018
    Mai 2018
    Avril 2018
    Mars 2018
    Février 2018
    Janvier 2018
    Décembre 2017
    Novembre 2017
    Octobre 2017
    Septembre 2017
    Juillet 2017
    Juin 2017
    Mai 2017
    Avril 2017
    Mars 2017

    Flux RSS

    Inscrivez-vous à l'InvestiNews

InvestiNEWS

A propos
InvestiGroup
InvestiSchool
InvestiBox

Support

Politique Editoriale
Données Personnelles
Mentions Légales
Contact
Photo
© THE BOX COMPANY SAS - Tous droits réservés
  • ACCUEIL
  • LES NEWS
  • BEST OF
  • A PROPOS
  • CONTACT