Le chiffre du jour Quelle est la taille du marché obligataire chinois ? Que se passe t-il aujourd'hui ? C’était le mois dernier mais nous étions en vacances, et vous aussi, donc on vous en parle aujourd’hui. Les investisseurs en obligations (= dette cotée) d’entreprises chinoises sont en train de découvrir le vrai visage de ce marché. Avec le défaut (= non remboursement) du promoteur chinois Wuyang Construction Group sur 209 millions de dollars de dette, les investisseurs réalisent que la Chine, 3ème marché obligataire de la planète, est encore un far-west boursier. Qu'est-ce que ça veut dire ? Une entreprise qui émet des obligations en Bourse vend des titres de créance, de dette, à des investisseurs pour ainsi éviter d’emprunter auprès de banques. Au préalable, l’entreprise doit communiquer un ensemble d’éléments sur sa situation financière passée et prévue et les obligations émises dans un « prospectus », un document récapitulatif. Problème, Wuyang Construction n’expliquait pas dans ce document qu’elle avait déjà fait défaut sur certaines dettes (= pas remboursé sa dette) plusieurs années auparavant. La société était même catégorisée « société malhonnête » à cause de ces délais de paiement interminables. Un phénomène loin d’être un cas isolé puisque le nombre de défauts dans le pays a été multiplié par six depuis 2015. Les investisseurs dans cette obligation comme dans de nombreuses autres en Chine et dans les pays émergents sont souvent plus attentifs au taux d’intérêt, et donc aux gains éventuels, qu’aux risques encourus. Mais pas de performance sans risque, n’oubliez pas. Pourquoi devrais-je y prêter attention ? Avec du recul : ne vous contentez jamais des informations que l’on vous donne Lorsque l’on analyse un investissement, financier ou immobilier notamment, il faut s’assurer de savoir si celui-ci est intéressant compte tenu des objectifs, de performance et de risque notamment, que l’on s’est fixés. Mais pas seulement. Il est également important de chercher à trouver ce que l’on ne nous dit pas. Les intermédiaires, financiers ou immobiliers, sont souvent tenus par la loi de communiquer un certain nombre d’éléments et de conseiller sur certains points. Ils n’en restent pas moins pour autant des personnes qui ont quelque chose à vendre. Leur intérêt n’est donc pas forcément aligné avec le vôtre. Il vous incombe donc de mener votre propre enquête sur l’investissement, sur ce que l’on vous a dit et pas forcément écrit – il sera trop tard pour s’en plaindre après – et surtout sur ce que l’on ne vous a pas dit. C’est ce que l’on appelle en anglais la « due diligence », les vérifications nécessaires en français. Il faut mener sa petite enquête soi-même. La société de gestion américaine Fidelity l’a bien compris d’ailleurs puisqu’ils ont créé en Chine une équipe pour analyser sur le terrain les sociétés dans lesquelles ils envisagent d’investir, ce que ne font pas la plupart des autres investisseurs. Lors de ces vérifications, il n’est évidemment pas rare de trouver des éléments que l’on ne vous avait pas communiqués, volontairement ou non. Lorsque ceux-ci sont révélateurs d’un risque ou d’un problème, on appelle cela des « red flags ». Ils sont des éléments qui tendraient à vous dissuader de réaliser l’investissement considéré. C’est le nombre de red flags et leur importance dans le projet d’investissement qui va contribuer à déterminer si vous devriez vraiment investir. Visiblement, la plupart des investisseurs en obligations de Wuyang Construction avaient sauté l’étape due diligence. La citation du jour "Qui parle sème ; qui écoute récolte" Pythagore, Philosophe Quelle est la taille du marché obligataire chinois ?
9.000 milliards de dollars
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