Le chiffre du jour De combien de fois l'Australie est-elle plus grande que la France ? Que se passe t-il aujourd'hui ? La banque suisse UBS a rendu public hier son rapport annuel sur l’immobilier australien. Il révèle une forte progression du taux d’emprunteurs, de 27% à 33% respectivement, n’ayant pas dit toute la vérité entre 2015 et 2016. Rapportée au montant d’emprunts immobiliers dans le pays, ce sont près de 500 milliards de dollars australiens (= 335 milliards d’euros) de « liar loans », prêts fondés sur des mensonges, qui auraient été accordés. Qu'est-ce que ça veut dire ? Le marché immobilier australien a enregistré année après année, depuis la crise de 2007, des hausses spectaculaires de prix avec des hausses de près de 10% par an. En août dernier, le cabinet Oxford Economics avait déjà alerté sur le niveau inquiétant des prix. Depuis, nombre d’analystes crient au loup et s’attendent à un retournement de la tendance des prix. Lorsque les banques instruisent un dossier de crédit, pour de l’immobilier ou pour des dépenses courantes, celles-ci analysent la capacité du ou des emprunteurs à rembourser en fonction de leurs revenus et de leur patrimoine. Si une banque juge que vous ne gagnez pas assez ou ne possédez pas assez, elle ne vous prêtera pas. Quand les prix augmentent, vous avez besoin d’évidemment plus d’argent à surface équivalente mais vous ne gagnez généralement pas plus en proportion. En conséquence, un tiers des emprunteurs australiens ont fait le choix de mentir sur leurs revenus et patrimoines pour obtenir le crédit qu’ils souhaitaient. Pourquoi devrais-je y prêter attention ? Avec du recul : l’immobilier, un secteur régulièrement à l’origine des crises financières et économiques Nos économies nationales payent encore les conséquences de la crise immobilière américaine de 2007, devenue en quelques mois la plus grande crise financière de l’histoire. Preuve en est des liens très forts entre ces deux secteurs. Pourquoi ? notamment parce que le secteur immobilier est un secteur très friand d’endettement pour démultiplier les gains éventuels. Evidemment, si la performance globale de l’investissement (= appréciation de la valeur du bien + rendement des loyers perçus) est supérieure au coût de l’emprunt, l’investisseur s’enrichit encore plus vite que s’il avait uniquement utilisé son argent, ses fonds propres. C’est l’effet de levier. Tout cela fait rêver tant que la performance est positive. Quand la tendance s’inverse, rien ne va plus. Les investisseurs peuvent perdre beaucoup plus que leurs fonds propres. Les banques vont avoir à saisir les biens, ce qui coûte cher et prend du temps, et elles ne reçoivent plus de remboursement. Enfin, elles finiront par vendre à des prix bradés les biens en défaut. Les banques enregistrent alors des pertes et se retrouvent à leur tour dans des situations financières très délicates. Les banques gorgées de prêts en défaut, non-performing loans en anglais, n’arrivent plus à faire face à leurs obligations financières. C’est alors le début de la crise financière. Le scénario a eu lieu dans de nombreux pays (Etats-Unis, Espagne, Italie notamment) et se passe toujours peu ou prou de la même manière. Souvent, le préalable au non remboursement des crédits immobiliers est lié au fait que nombre d’entre eux avaient été souscrits par des emprunteurs mentant sur leur véritable situation financière pour se voir octroyé ce qu’il était pourtant trop risqué de leur prêter. C’est pourquoi l’étude d’UBS révélant la forte hausse de mensonges d’emprunteurs couplée à un marché immobilier australien au plus haut doit être clairement perçu comme un signal d’alerte sur l’état du marché local et le secteur bancaire national. La citation du jour "Un dissimulateur finit par avouer. Un menteur finit par se contredire." Laurent Denancy, Ecrivain français De combien de fois l'Australie est-elle plus grande que la France ?
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