Le chiffre du jour Au total, combien d'établissements bancaires sont sous la surveillance de la BCE ? Que se passe t'il aujourd'hui ? Interrogée ce matin, la Banque Centrale Européenne (BCE), en la personne de Danièle Nouy, responsable de la supervision du système bancaire, a souligné que « dans tous les pays de la zone euro, il y a (...) des banques qui ne vont pas si bien (...) et (...) qui sont en quelque sorte dans le déni et vont devoir changer pour s'améliorer » visant explicitement notamment la banque italienne Monte dei Paschi di Siena, au bord de la faillite. Qu'est-ce que ça veut dire ? En 2008, l’Europe a subi une crise financière importante mais moins violente que les Etats-Unis. Certaines banques ont été nationalisées au Royaume-Uni ou aidées par l’Etat en France, en Italie et en Allemagne. En Italie, la banque la plus impactée a été la Monte dei Paschi di Siena, la plus vieille banque du monde créée en 1472. Celle-ci est plombée depuis 10 ans par un endettement important et une accumulation de créances douteuses qui l’ont fragilisé financièrement. Késaco ? Les créances douteuses sont des emprunts accordés dont il est raisonnable de douter, pour rester politiquement correct, de la capacité des emprunteurs à rembourser. On le détermine en prenant en compte le retard des emprunteurs dans le paiement des mensualités. Généralement, on fixe le seuil à 3 mois de retard dans les remboursements. Si l’emprunteur ne rembourse pas, la banque peut perdre tout ou partie de l’argent qu’il reste à rembourser, ce qui entraîne des pertes financières lourdes. La BCE alerte aujourd’hui sur le fait que certaines banques européennes n’ont pas encore pris la mesure du problème. Pourquoi devrais-je y prêter attention ? Avec du recul : il y a pire que les créances douteuses, il y a les créances que l’on ne voit pas Il existe un domaine financier plus dangereux encore que les créances douteuses : la finance de l’ombre, shadow banking en anglais. Cela recouvre tout ce qui ne passe pas par le secteur bancaire régulé et qui échappe donc globalement à toute forme de contrôle organisée. Le Bureau de Stabilité Financière (FSB) a récemment publié son rapport annuel sur le sujet. Le constat réalisé n’est pas pour nous rassurer et ne manque pas de surprises. Premièrement, tenez-vous bien, en dépit de toutes les nouvelles lois pour encadrer le secteur financier, la finance de l’ombre est plus importante aujourd’hui qu’avant la crise de 2008, pesait 92 000 milliards de dollars fin 2015 et représentait 1,5 fois la richesse annuelle produite dans le monde. Deuxièmement, la finance de l’ombre est plus importante dans l’Union Européenne, 30 000 milliards de dollars, qu’aux Etats-Unis, 26 000 milliards, et ce alors même que le Luxembourg a refusé de communiquer ces chiffres. Le pays reste une boîte noire de la finance mondiale. Troisièmement, l’emprunt non bancaire se développe partout dans le monde. Problème, comme ces financements se font en dehors de toute régulation, il n’est pas possible de contrôler et de mesurer le niveau de risque pris. La Chine a d’ailleurs été pointée du doigt par le FSB pour son incapacité à évaluer l’ampleur du problème. Quel est le problème ? Quand on contrôle et mesure un risque, on peut le gérer et résoudre les crises qui surgissent. C’est le cas du secteur bancaire et des créances douteuses. Mais comment voulez-vous faire de même d’activités financières se déroulant en dehors du champ d’application des règlements stricts s’appliquant au domaine bancaire quand vous n’avez pas la vision sur ce qu’il s’y passe et que vous ne mesurez pas le risque ? C’est impossible. Et pourtant, si une crise devait survenir et il y en aura une un jour ou l’autre, les conséquences financières et économiques de celle-ci toucheront de nombreux secteurs et pays. Et compte tenu de leurs activités non régulées, les interventions publiques seront moins efficaces et plus lentes. Depuis 2008, les autorités ont concentré leurs efforts sur le fait d’encadrer et réguler le secteur bancaire mais cela n’a fait qu’inciter tous ceux qui pouvaient à sortir leurs activités du secteur bancaire pour échapper à toutes ces règles. Résultat : les activités financières non contrôlées explosent. La citation du jour « La banque est un endroit ou on vous prête de l'argent si vous réussissez à prouver que vous n'en avez pas besoin. » G&W Au total, combien d'établissements bancaires sont sous la surveillance de la BCE ?
120 établissements bancaires
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